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Les entreprises à la recherche d’opportunités de croissance internationale sont souvent confrontées à la nécessité d’envoyer leurs employés travailler à l’étranger, qu’ils soient déplacés ou expatriés. Cependant, les aspects administratifs et sociaux liés à ces initiatives peuvent être complexes. Dans ce guide, nous explorons les aspects pratiques de la délocalisation et de l'expatriation dans le cadre de l'accord de sécurité sociale entre le Brésil et la France.
Un accord bilatéral de sécurité sociale a été ratifié entre la France et le Brésil le 15 décembre 2011 et est entré en vigueur le 1er septembre 2014. Cet accord élargit la couverture sociale des travailleurs affiliés aux régimes de sécurité sociale des deux pays et évite la double imposition en cas de des mouvements temporaires de travailleurs. Les prestations sociales couvertes par cet accord comprennent la maladie, la maternité, l'invalidité, le décès, la retraite vieillesse, les accidents du travail, les maladies professionnelles, la famille, la retraite invalidité, la pension de décès, l'indemnisation des maladies anticipées et accidentelles et l'indemnité de maternité.
La règle générale est que le pays dans lequel une personne doit cotiser à la sécurité sociale est celui où elle exerce son activité professionnelle. Toutefois, en cas de déménagement temporaire pour raisons professionnelles vers un autre pays, le travailleur reste soumis à la législation du premier pays, tout en conservant sa relation avec le même employeur. Le déménagement, régi par les articles L. 1261-1 et suivants du Code du travail, implique un transfert temporaire du salarié vers une entreprise située hors de France, en maintenant son contrat de travail français. En revanche, l'expatriation, définie par l'article L. 1221-1 du Code du travail, implique un changement plus permanent de lieu de travail à l'étranger, avec un contrat de travail local soumis aux lois du pays d'accueil.
Dans les deux cas, il est indispensable de préciser les caractéristiques du contrat de travail, comme la durée, la rémunération, les avantages liés à l'expatriation et les conditions de rapatriement.
Coopération administrative pour l'exécution de l'accord
Lorsqu'un fonctionnaire est relocalisé dans le cadre de cet accord, la coopération administrative entre les deux pays joue un rôle essentiel. L'entité compétente chargée de traiter la demande de prestations transfère rapidement les documents nécessaires à l'institution compétente de l'autre État, facilitant ainsi la détermination des droits du demandeur. Il est crucial que les informations contenues dans les formulaires et documents soient authentiques et vérifiées par les autorités compétentes.
Les agences de liaison, comme le Centre de liaison européen et international de la sécurité sociale (CLEISS) en France et le service désigné par l'Institut national de sécurité sociale (INSS) au Brésil, jouent un rôle clé de coordination, d'information et d'assistance en matière de sécurité sociale. Ils assurent une communication fluide entre les deux pays pour garantir le respect des dispositions de l'accord.
Certificats de servitude
Les certificats d'assujettissement sont des documents essentiels pour certifier la législation applicable à un travailleur déplacé et à ses personnes à charge. Ces attestations garantissent une couverture sociale complète pendant la période du voyage, couvrant les risques de maladie, de maternité, d'accidents du travail et de maladies professionnelles. Ils sont délivrés par les institutions compétentes de chaque pays et doivent être présentés pour bénéficier des prestations sociales dans le pays d'accueil.
Questions liées à la vieillesse et aux survivants
L'accord franco-brésilien aborde également les règles de totalisation des périodes de cotisation aux prestations de vieillesse et de survivants. Ces règles visent à garantir l'équité dans le calcul des prestations, en tenant compte des périodes de cotisation dans les deux pays, en évitant les chevauchements et en garantissant la priorité aux périodes de cotisation obligatoires.
Cumul des prestations
Le cumul des prestations est réglementé par l'accord de sécurité sociale entre le Brésil et la France, permettant aux institutions compétentes de chaque pays de vérifier le respect des conditions de cumul des prestations. Ce processus vise à éviter les duplications ou les cumuls interdits par la législation de chaque pays, garantissant ainsi une répartition équitable des prestations sociales.
Comment demander la retraite
La demande de retraite peut être faite au moyen de formulaires spécifiques délivrés par les institutions compétentes de chaque pays. Les demandes sont traitées par le Centre National des Retraités de l’Etranger (« CNAREFE ») pour les demandes au Brésil et par la « Caisse Nationale d’Assurance Vieillesse » (« CNAV ») pour les demandes en France. Il est important de suivre des procédures précises pour assurer un traitement efficace de votre demande de retraite.
Contrôle administratif et médical lié aux prestations d'invalidité
Les prestations d'invalidité sont soumises à un contrôle administratif et médical conformément à l'accord de sécurité sociale entre le Brésil et la France. Des rapports médicaux sont transmis entre les institutions compétentes des deux pays pour garantir une évaluation juste et équitable des demandes de prestations d'invalidité.
En conclusion, les accords internationaux de sécurité sociale, comme celui entre le Brésil et la France, jouent un rôle crucial pour faciliter la mobilité des travailleurs à l'échelle internationale, tout en garantissant une protection sociale adéquate. Ces accords contribuent à éliminer les obstacles liés à la diversité des régimes de sécurité sociale entre les pays, favorisant ainsi la mobilité professionnelle et préservant les droits sociaux des travailleurs migrants. En comprenant et en respectant les dispositions de ces accords, les entreprises peuvent faciliter le processus de déménagement de leurs employés à l'étranger, garantissant ainsi leur sécurité sociale et leurs droits.